Ça y est, c’est décidé : je change de job !
« Trop c’est trop ! C’est décidé, ils vont voir ce qu’ils vont voir… Je m’en vais ! » C’est, un peu, ce que vous avez balancé devant tout le monde à l’apéro hier soir...
Ah si vous l’avez dit ! haut et fort même… Que vous étiez fatigué de dire que tout va bien au boulot, que vous ne vous y retrouviez plus… Que vous n’aviez plus la même motivation ou le même plaisir à venir au travail depuis quelques temps, etc.
Seulement voilà, il était tard, vous aviez un peu abusé du Ti-punch fait par la voisine sympa et vous voilà un peu vaseux ce matin et beaucoup moins prêt à passer le cap …
Mais dans le fond, vous y songez depuis un petit moment. Et si c’était le moment idéal ?
Prendre le large vers de nouvelles aventures ? retrouver la motivation des débuts… C’est tentant, hein ?
Vous n’êtes d’ailleurs pas le seul à ressentir ce besoin d’un changement de vie, de métier ou de conditions de travail : ils seraient plus de 520.000 employés, dont 470.000 en CDI, démissionnaires en 2022 (1er trim.) selon l’étude de la DARES (direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques). Du jamais vu depuis 2008 !
Mais voilà, n’est-ce pas prendre trop de risques ?
Après tout, un CDI c’est la sécurité, les factures payées, la garantie du salaire à la fin du mois, une certaine tranquillité d’esprit… Pas si simple de s’engager sur le chemin de non-retour…
Êtes-vous bien sûr de votre résolution ? oui ? Alors, comment allez-vous procéder ? Pas de panique, on se charge de tout… On peut bien y réfléchir 10/15 min ensemble, ça vaut le détour !
Allez, c’est parti, vous nous remercierez plus tard !
Principale étape : être sûr de sa décision
Prenez bien votre temps, une décision de cette taille nécessite tout de même un peu de réflexion. Avez-vous rédigé la liste de vos griefs pour partir ? Est-ce un souci avec les collègues, avec vos supérieurs ? Peut-être qu’une tentative de remédiation est possible ? Avez-vous fait concrètement le tour de toutes les solutions ? il ne s’agirait pas de partir sans avoir essayé de résoudre le problème.
Mais si c’est un souci de vocation, si vous avez depuis longtemps pris votre décision en pesant bien le pour et le contre, alors en effet… En avant.
Si vous hésitez encore, voici quelques indices utiles :
Les signes qui ne trompent pas
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C’est pas la joie !
Il faut bien se l’avouer, vous n’êtes pas heureux. Vous n’avez plus aucun entrain à vous lever le matin pour aller au travail, vous traînez des pieds et vous restez tel un zombie devant la machine à café une fois sur place… Bref, c’est la motivation au point zéro et c’est triste.
Entre Bore-out et Brown-out, ce n’est vraiment plus l’enthousiasme débordant des premiers temps. Si l’ennui ou la démotivation l’emporte à présent, il est temps de changer d’air…
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Votre santé est en jeu !
Angoisse, stress, maux de ventre ou de dos ? vous multipliez les symptômes…
Vous ne dormez jamais bien la vaille du lundi ? Vous constatez des problèmes de démangeaisons sur votre peau ? Vous perdez le moral et votre poids diminue…
Il faut peut-être se faire une raison : ce travail vous rend malade !
Le stress occasionné par certaines tâches est passager mais si vous vivez dans une perpétuelle angoisse à l’idée de vous rendre à votre travail… il est peut-être temps d’en changer.
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Vous pensez être mal payé !
Si l’argent ne fait pas le bonheur (parait-il), il va de soi que personne n’accepte d’être payé en dessous de sa valeur et de ses compétences. Si vous avez l’impression que votre employeur ne fait plus d’efforts voire vous « exploite », que vous avez fait le tour du marché et que votre salaire ne correspond plus du tout aux normes, alors parlez-en avec votre direction...
Et si cela bloque, il sera peut-être temps d’accepter une meilleure offre ailleurs si vous estimez ne pas être assez récompensé pour votre travail et votre investissement.
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Votre potentiel n’est pas reconnu !
Vous considérez que vous avez plusieurs cordes à votre arc et que l’entreprise pourrait largement bénéficier de vos nombreuses compétences... Mais voilà, peut-être trop performant à votre poste, on vous propose toujours les mêmes missions ! Vous avez bien d’autres envies et ambitions mais votre manager ne partage pas vos espoirs…
L’adage dit : « Nul n’est prophète en son pays » ! il faut savoir parfois proposer ses ambitions dans une autre entreprise pour être reconnu dans de nouvelles compétences. Parlez-en avec les RH et définissez vos objectifs : évolution salariale ou poste souhaité…
Si malgré vos propositions, on vous cantonne et vous bloque dans votre potentiel, il est peut-être temps de tenter votre chance ailleurs. A vous de jouer !
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Vous n'apprenez plus rien !
La routine peut parfois être une expérience peu enrichissante. En temps normal, on navigue entre phase d’apprentissage et routine sécurisante. Cet équilibre permet d’éviter l’ennui et le stress d’apprendre trop de nouvelles choses. Mais si vous n’apprenez plus rien, vous aurez le sentiment rapidement de stagner voire de régresser. Là encore, une discussion avec vos supérieurs s’impose. Si l’on ne vous offre aucune perspective d’apprentissage, il sera temps de prendre votre décision.
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Vous n’avez pas les mêmes valeurs !
Tout a changé avec l’arrivée de nouveaux managers, nouveaux cadres ou nouveaux propriétaires. Fini l’esprit familial et bon enfant, l’heure est aux grandes ambitions et aux retours sur investissement ! C’est une toute nouvelle culture qui s’impose et vous ne la partagez pas.
Difficile de tenir longtemps dans ces conditions. Le dialogue peut, parfois, vous permettre de trouver un juste équilibre sinon, chacun devra en tirer les conclusions qui s’imposent...
Vous soupçonnez votre boîte de suivre une voie en contradiction avec vos valeurs profondes ? Il va de soi que cette découverte peut vous amener à discuter sérieusement de la situation avec votre direction. Si vous ne vous sentez pas bien dans une entreprise qui ne respecte pas certaines valeurs, vous aurez alors un choix moral à faire.
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Un climat toxique ?
Divisions, ambiance tendue, tout le monde a les mâchoires serrées et plus personne ne se parle… Bienvenue en Zizanie !
Si vous ressentez une ambiance toxique à couper au couteau, cela va vite devenir insupportable. Soit vos supérieurs en tiennent compte et interviennent pour apaiser la situation, soit vous sera obligé d’aller trouver ailleurs un air plus respirable.
Harcèlement de vos supérieurs ? Management absurde ? Politique de l’entreprise contradictoire et confuse ? Votre hiérarchie ne vous épargne rien et vous tournez en rond à vous épuiser face à tant d’hostilité ou d’incohérence. Si la situation est grave, vous avez le devoir d’en avertir les institutions comme le CSE ou les syndicats voire d’envisager une action en justice si vous êtes victime d’harcèlement. Sinon, si la situation est moins grave mais stressante malgré tout, réfléchissez et agissez pour votre bien.
Les étapes à suivre
Choisir la bonne option : démission ou rupture conventionnelle ?
Source : https://www.legalstart.fr/fiches-pratiques/relations-employeur-salaries/comment-quitter-un-cdi/
- La démission: vous décidez de rompre votre contrat de travail. Attention, cela vous prive de votre droit aux allocations chômage. Il faut donc être sûr de sa décision et de son projet professionnel futur. Sauf si :

Depuis novembre 2019, certains salariés peuvent avoir droit aux allocations-chômage lorsqu’ils démissionnent pour poursuivre un projet de reconversion professionnelle avec besoin d’une formation ou un projet de création ou de reprise d’entreprise. Vérifiez bien dans votre contrat de travail quelles dispositions entourent une démission (délai, préavis, etc.). Attention, même démissionnaire, vous n’arrêtez pas le travail immédiatement mais seulement après la fin de votre préavis de démission.
Source : https://www.justifit.fr/b/guides/droit-travail/rupture-conventionnelle/
- La rupture conventionnelle: Avec une rupture conventionnelle, vous bénéficierez des allocations-chômage. Il s’agit d’un accord commun entre l’employeur et le salarié pour mettre fin au CDI. Rien n’oblige l’employeur à l’effectuer.
- Prendre congé… pour formation ou sans solde : Il existe aussi cette possibilité. Si vous avez assez d’ancienneté, vous pouvez demander un congé sans solde, ce qui vous laisse du temps pour réfléchir à ce que vous souhaitez faire de votre carrière mais ne vous prive pas de votre emploi (mais, en revanche, de votre salaire le temps du congé).
Vous pouvez aussi prendre un congé pour formation, mais là encore tout dépendra du bon vouloir de l’employeur : c’est le moment d’utiliser le fameux CPF (compte personnel de formation), avec l’accord de l’employeur, si vous envisagez une formation sur temps de travail (Nul besoin de son accord si vous l’effectuez hors temps de travail).
- Établissez votre calendrier
Votre décision est prise ? Bien ! il faut maintenant vous fixer des dates pour organiser votre départ et ses étapes. Avez-vous encore des missions à achever ? Une formation à faire ?
Avez-vous déjà un poste ailleurs ? En fonction de ces impératifs, votre date de départ sera différente.
- Rédigez votre lettre de démission
Pas de littérature : juste le poste que vous quittez, et la date de votre départ. Vous pouvez avoir une formule de politesse ou de bilan positif pour ces années passées au sein de l’entreprise et n’hésitez pas, en guise de conclusion, à offrir votre aide pour la transition.
- Rencontrez la direction puis le service RH
Il faut savoir garder une bonne entente avec votre employeur, malgré ce que vous pourriez lui reprocher. Chacun y a intérêt : vous avez besoin de son avis positif pour vos futures embauches et lui a besoin de vous en tant qu’ambassadeur de son entreprise. Alors avant de donner votre lettre de démission, rencontrez votre patron, en personne et exposer vos raisons simplement sans animosité.
Si tout se passe bien, profitez-en pour lui demander une lettre de recommandation. Et si tout se passe vraiment très bien, vous pouvez même pousser jusqu’à demander une recommandation sur LinkedIn ou de le mentionner sur votre CV (noms et coordonnées).
Voilà, c’est presque officiel, il ne vous reste plus qu’à vous rapprocher du service RH et à déclarer votre démission ou à demander une rupture conventionnelle ou un congé.
- Avez-vous pensé au bilan de compétences ou aux formations internes ?
Une fois la situation éclaircie et officielle, n’hésitez pas à demander à votre employeur de prendre en charge votre bilan de compétences. Il vous permettra de mieux cerner vos capacités et les métiers qui vous attendent. Il existe peut-être même des formations, même courtes, en interne dont vous pourriez bénéficier avant votre départ. Les employeurs sont rarement favorables à fournir des formations aux salariés sur le départ mais ça ne coûte rien d’essayer. Qui sait ?
- Prenez du temps pour vous
Avez-vous pensé à vérifier s’il vous restait quelques jours de congé à solder ?
Vous allez avoir besoin de temps pour intégrer le changement et repartir avec énergie vers de nouveaux projets professionnel. Quitter une boîte qui nous a accompagné longtemps est parfois une épreuve difficile. Certains le vivent même comme une forme de deuil. Prenez du temps pour vous, pour bien réfléchir sur vos futurs engagements. Des vacances pour se ressourcer vous feront le plus grand bien. Profitez-en pour faire un bilan et mettre noir sur blanc ce que vous ne voulez plus vivre dans votre vie professionnelle.
Les erreurs à ne pas faire
- Tout balancer sans filtre. On vous demandera certainement les raisons de votre départ. Évitez de dire tout ce que vous avez sur le cœur, restez courtois et professionnel. Inutile de libérer des paroles qui dépasseraient vos pensées. Vous en avez « gros », certes mais la colère n’est jamais bonne conseillère. D’abord, vous n’êtes pas encore parti, ensuite, il vaut mieux garder de bonnes relations pour vous éviter un retour de bâton désagréable. Lorsque vous chercherez un nouvel emploi, on risque d’appeler votre ancien employeur. Ce serait prendre le risque qu’il sabote vos espoirs. Et puis vous pourriez être surpris de découvrir un véritable dialogue sur le tard. (Non, on ne peut pas insulter son boss ni brûler son bureau en partant)
- Ne prévenir aucune personne dans votre hiérarchie. Il va de soi que votre chef doit être prévenu de votre souhait de partir. Et ce bien avant les collègues ! Et même si vous ne pouvez plus le voir en peinture, c’est une question de politesse… Une rapide discussion suffira, c’est toujours moins froid qu’un mail (ou qu’un courrier avec avis recommandé !). Cela dit, vous aurez tout à fait raison d’écrire votre lettre de démission ensuite.
- Marcher sur les plates-bandes de votre ancienne boîte. Évidemment, c’est tentant de partir avec tous ses contacts et de leur annoncer avec joie que si vous avez quitté votre société. Il est logique de vouloir prolonger le bon rapport que vous aviez avec ces clients et de leur proposer vos services soit en indépendant soit salarié d’une autre entreprise. Certes, c’est fréquent, on ne va pas se mentir mais gare à l’image que vous donneriez. Soyez prudent et prenez le temps pour faire les choses de manière souple et intelligente.
- Ne plus rien faire pendant 3 mois.
Votre motivation est au plus bas et vous n’avez qu’une envie : passer à autre chose ! C’est compréhensible mais vous le savez, il y a souvent un préavis de 3 mois qui s’applique pour les cadres et d’un mois pour les employés avant le grand départ. Vous pouvez bien sûr le négocier mais dans l’attente de l’adieu définitif, il va falloir rester pro et démontrer que vous êtes avant tout quelqu’un de sérieux jusqu’au bout qui finit les tâches qu’on lui a confiées. N’oubliez pas que c’est votre réputation, votre image qui est en jeu. Et inutile de vous dire que si vous deviez ne plus venir au travail, cela entrainerait le risque d’être considéré comme un abandon de poste, à éviter aussi…
Le scénario idéal
On vous le souhaite : sans animosité aucune, et d’un commun accord, le scénario de la rupture conventionnelle est envisagé avec votre employeur. Chacun se souhaite le meilleur et se remercie pour les services apportés durant ces quelques années.
A peine votre intention de départ annoncée, vos collègues vous regrettent déjà et les pots de départs se succèdent. Décidément, vous n’aviez que des amis ici.
Vous ferez forcément partie du réseau des anciens : vous serez désormais un ambassadeur de votre ancienne boîte où vous avez tant de bons souvenirs et de collègues sympas (On parle alors de réseau alumni d’entreprise).
Qui sait ? Vous pourriez faire partie de ces « employés-boomerang » : ceux qui quittent leur entreprise pour faire, un jour, leur come-back sur un autre poste.
Vous êtes un peu dans la nostalgie et en même temps dans l’excitation du nouveau boulot qui vous attend… Le rêve quoi !
Et si ce scénario était écrit pour vous ? Allez, on veut y croire… Sinon, relisez bien nos conseils !
Si vous avez lu cet article jusqu’au bout, c’est sans doute que votre détermination à changer de métier est déjà bien ancrée.
Nous espérons avoir pu vous éclairer sur le chemin de votre transition professionnelle. Vous aurez compris qu’il ne s’agit pas d’une décision qu’il faut prendre à la légère et que le temps de la réflexion est longuement nécessaire pour être sûr de soi et s’y préparer. Cela dit, vous ne serez ni le premier ni le dernier à changer d’avis ou à se raviser après une réflexion. Mais si faites le grand saut, nous vous souhaitons beaucoup de réussite professionnelle.
N’hésitez pas à regarder sur notre site si une offre vous correspond, nous serions ravis de participer pleinement à votre nouveau départ. Bonne chance et à bientôt chez Anywr.
par Edmond Kean
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