Développeurs et no-code : vers une (r)évolution

par

Edmond Kean

Développeurs et no-code : vers une (r)évolution

Ep.3

No-code et low-code gagnent du terrain !

Ces outils, nécessitant peu ou pas de codage du tout, ont le vent en poupe.

Le règne du développeur professionnel toucherait-il à sa fin ?

Après avoir pu constater l’utilité de ces solutions, il faut se garder d’aller trop vite en conclusion.

Loin de disparaître, nos codeurs expérimentés ont encore de beaux jours devant eux.

Alors, que l’on parle de révolution ou d’évolution, les transformations en cours ne sont pas négatives.

 Afin d'éclaircir le débat, examinons ensemble quelques simples points de réflexion…

 

Il serait prématuré d’annoncer la mort du développeur et d’en faire une espèce en voie d’extinction !

Ne formant que 0,3 % de la population mondiale, les développeurs restent une denrée rare et convoitée : selon Morgan Stanley, il y a actuellement 26 millions de développeurs dans le monde et un besoin d’environ 38 millions de développeurs vers 2024.

Alors, s’il est probable que le no code/low code remplacera le développement basique, il y aura toujours besoin de développeurs expérimentés pour créer des applications complexes, les améliorer et les sécuriser.

Pourquoi ?

AdobeStock_542071749-min

Le no-code n’existe pas… sans code

 Attention, révélation : le “no-code” n’existe pas ! Oui, vous avez bien lu…

Tous les outils no-code et low-code nécessitent des développeurs pour être conçus. Donc, les outils numériques utilisés sont forcément faits avec du code.

Ainsi, le no-code ne signifie pas no expertise. En réalité, si l’on veut vraiment utiliser ces outils de manière efficace, cela demande de solides compétences et des connaissances pointues… Donc des développeurs !

 

AdobeStock_96154693-min

Les logiciels low-code butent face à la complexité

Les outils low-code/no-code sont surtout performants pour créer des applications indépendantes et simples, mais ne peuvent créer des logiciels plus complexes conçus en fonction de besoins spécifiques des entreprises.

Ainsi, low-code et no-code seront utilisés davantage pour de petites applications, que pour le développement de logiciels exigeants.

Les compétences des développeurs ne se limitent pas à l'écriture du code.

Ce sont des professionnels d'expérience, capables de créer des logiciels faciles à maintenir et éviter du code de mauvaise qualité.


Le problème de la maintenance

La création de ces nombreuses applications peut créer un gros problème de maintenance !

Il y aura alors une augmentation de la demande de professionnels pour ces besoins. La gouvernance des données deviendra alors une partie plus importante du travail de l'informatique.

Et tout cela a forcément un coût !

 

Les problèmes de sécurité

Personne n'a bien compris comment verrouiller les outils no-code/low-code.

Il faut forcément du temps pour comprendre de nouveaux outils, et s'assurer qu'il n'y a pas de failles de sécurité ou de problèmes de données.

Il existe aussi le risque de voir ses applications disparaître avec le piratage ou la fermeture de l’outil no-code, sans oublier de veiller à la localisation des infrastructures qui hébergent vos données…

Gare à la violation de la RGPD si vos données sont hors de l’Union européenne !

 

Le no-code, une dépendance 

Les plateformes no-code sont basées sur le cloud. En développant une application via l’outil d’un éditeur no-code classique, on devient dépendant de l’éditeur et des changements qu’il peut effectuer.

Il est, par exemple, difficile de faire migrer une application hors de la plateforme sur laquelle elle a été conçue.

Strip-PM-et-le-Nocode650-finalv2

Pour résumer : sans un service informatique pour intégrer correctement ces créations dans l’environnement numérique et examiner les risques de sécurité et de conformité, tout peut vite devenir inutilisable. Le codage a encore de beaux jours devant lui…

 

AdobeStock_346805525-min

No-code et développement : plus complémentaire qu’adversaire 

Les développeurs l’utilisent.

Plus de la moitié des utilisateurs de low-code (65%) reconnaissent utiliser au moins un langage traditionnel (PHP, JavaScript, Python, HTML/ CSS et C / C# / C++.)

Lorsqu’ils ont besoin de faire quelque chose qui dépasse les capacités de la plateforme, ils peuvent l’étendre avec du code.

John Bratincevic, analyste principal chez Forrester Research, a déclaré : « si le low-code est souvent associé aux « développeurs novices » dits « citizen developers », environ un tiers des développeurs professionnels l'utilisent également pour simplifier le développement et accélérer les temps de construction ».

No-code et low-code vont ainsi simplifier la vie des développeurs en supprimant un grand nombre de tâches répétitives et à faible valeur ajoutée.

 

Vers une pratique hybride

À l'avenir, les outils de développement low-code créeront jusqu'à 50 % des applications et les solutions seront un mélange de low-code et de code.

Il ne s’agit donc pas de savoir si le no-code est plus faible que le code, il s’agit de savoir s’il faut le compléter ou non par du code.

Les développeurs de logiciels ne seront donc pas remplacés, mais recyclés pour utiliser des outils low-code et no-code tout en y intégrant du code selon les besoins.

 

Voilà, vous l’avez compris, nous ne signerons donc pas encore aujourd’hui l’arrêt de mort du développement traditionnel. 

Face à la pénurie de développeurs, les outils no-code/low-code s’avèrent pourtant une alternative intéressante. Accélérant les processus de digitalisation, numérisant les tâches chronophages, ces outils permettent aux entreprises d’utiliser des développeurs moins expérimentés et de soulager les DSI.

Bienvenue au développeur citoyen !

Et si ces solutions ne fonctionnent pas aussi bien qu'une solution entièrement codée par un développeur, pour certains projets simples, c’est bien suffisant.

Cependant, on peut vite toucher les limites de ces outils lorsqu’on veut rendre plus complexe ou plus personnalisé son projet.

On voit alors se dessiner le futur du développement : il sera hybride. Il s’écrira certes avec des outils no-code/low-code mais ne pourra se passer du codage de développeurs qualifiés.

 Nous assistons ainsi à une évolution du métier des développeurs, pas à sa disparition.

 N’hésitez d’ailleurs pas à consulter nos offres.

 Alors ça va mieux les dinosaures ? Prêt à écrire l’histoire ?

 Je vous dis à bientôt et à la prochaine météorite (OK, je sors…) !

Edmond Kean

par Edmond Kean