
On peut se parler franchement ?
L’IA, ça vous fait peur ou pas ? Moi… Un peu !
Forcément, les chiffres annoncés sont dingues : l’IA remplacerait 83 millions d’emplois en 2027, selon le forum économique mondial (FEM).
Et l’actualité semble confirmer la tendance ! La nouvelle vient de tomber : l’entreprise Onclusive, spécialisée en veille médiatique, va remplacer plus de 200 emplois par l’utilisation ciblée de l’intelligence artificielle.
Alors, à qui le tour ?
Vous ? Moi ?
Tous les salariés qualifiés et diplômés sont-ils désormais menacés ?
Pas forcément : 69 millions de nouveaux emplois devraient aussi apparaître pour 2027… Tout n’est pas perdu !
C’est peut-être le moment d’en savoir plus sur ton job de demain, non ?
On fait le point et l’on te dit tout !
(Enfin… Si je ne suis pas remplacé par l’IA avant, bien entendu !)
Travail et économie bousculés par l’IA
C’est la guerre, mes amis !
ChatGPT a fait des émules et tout le monde veut sa part de gâteau…
Et on peut dire que ça rigole pas : Amazon vient d’investir 4 milliards de dollars dans l’IA, rien que ça !
Avec Anthropic AI, l’entreprise fondée par Jeff Bezos veut, elle aussi, faire partie des géants de l’IA : Google (Bard), Microsoft-OpenAI (ChatGPT), etc.
Et je ne vous parle même pas de la course que se livrent les différents pays : États-Unis, Chine et tous les autres qui sont dans les starting-blocks !
L’IA est déjà depuis longtemps un peu partout : réseaux sociaux, mails, graphisme, etc.
Vous ne pouvez pas y échapper, bots et algorithmes puissants font vivre vos applications ou logiciels au quotidien.
Depuis l'explosion de ChatGPT, c'est l’IA générative, de texte ou d’image, qui a le vent en poupe !
Les meilleures prévisions tablent sur plus de 250 millions d’utilisateurs pour cette année pour arriver à plus de 700 millions vers 2030...
Les investisseurs sont, bien entendu, au rendez-vous et la concurrence fait rage avec ChatGPT et Midjourney en tête :
Source :
Mais cela ne concerne pas que les textes et les images : de l’industrie à l’agriculture, en passant par la santé et l’armée, tous les domaines sont désormais concernés.
Et certains emplois sont déjà menacés d’être transformés ou supprimés comme lors de chaque mutation ou révolution technologique…
À chaque fois, des emplois disparaissent, mais des nouveaux apparaissent : c’est le concept de la destruction créatrice cher à l’économiste autrichien Schumpeter.
Les révolutions industrielles du XIXe et XXe siècle, avec l’apparition du charbon, de l’électricité, mais aussi de la machine à vapeur puis de la chaîne de montage, avaient complètement bouleversé l’économie et le marché de l’emploi.
Puis, ce fut au tour de l’informatique de faire une troisième révolution.
Mais si le travail à la chaîne des précédentes révolutions ne demandait pas ou peu de qualifications... Pour faire partie de la nouvelle élite maniant et créant des innovations informatiques, il en fallait !
Adieu le plein emploi des trente glorieuses et bonjour le chômage structurel !
L’IA pourrait bien être à l’origine d’une quatrième révolution qui va bouleverser encore une fois nos habitudes.
Vous n’avez pas pu rater ChatGPT et tout le débat autour des performances de l’IA générative … On en est même à la quatrième version depuis mars dernier !
Et pourtant, pour en arriver là, le chemin du champ d’études de l’IA a été long !
Il a commencé en 1956…
Et voyez les progrès accomplis depuis :
Un impact considérable sur le marché de l’emploi
Les résultats sont impressionnants, mais les prévisions le sont encore plus : le rapport 2023 du Forum économique mondial estime que 23% de l'ensemble des emplois dans le monde seront transformés en 5 ans. Leurs experts parlent de 83 millions d'emplois touchés pour 69 millions créés.
Un des grands facteurs de ces bouleversements : l’IA.
Et d’autres chiffres semblent confirmer la tendance : selon le Goldman Sachs Global Investment Research, 300 millions de jobs, dans le monde, seraient menacés par l’IA dans les années à venir !
Les experts prévoient même une croissance économique avec une « hausse de 7 % du PIB mondial au cours de la prochaine décennie ».
En Europe, 24% de l’emploi serait menacé par l’automatisation et l’IA. (Dont 45% d’employés de bureau, 34% de cadres et professions qualifiées, 31% de techniciens…)
Attention, les métiers peu qualifiés ne sont plus les seuls concernés : les cols blancs, les métiers exigeant un haut niveau de qualification sont eux aussi dans le viseur…
Et c’est déjà en cours…
Après l’exemple précédemment cité d’Onclusive, voici celui d’IBM : le patron du groupe informatique américain Arvind krishna, a annoncé le possible remplacement de 8 000 salariés par l’IA dans les 5 ans à venir…
Voici les secteurs les plus concernés par cette menace :
Voici la liste, non exhaustive, des métiers fortement exposés :
Analyste quantitatif (information, finance)
Comptable
Concepteur designer de sites Web
Correcteur
Écrivain / auteur / journaliste / parolier
Designer graphique
Ingénieur blockchain
Mathématicien
Traducteur
Spécialiste en relations publiques
Sténographe
Secrétaire juridique, etc.
Ici, l’IA est capable de traiter plus rapidement voire plus efficacement toutes les données…
Ce n’est pas nouveau, on l’a dit précédemment : la technologie a toujours eu des conséquences sur le marché et les formes de l’emploi.
Seulement, cette fois, l’IA va toucher autant, voire plus, les métiers qualifiés que les moins qualifiés…
Et n’oublions pas le plus important : on assiste à une ascension sans fin des compétences de l’IA…
Source : https://datagora.fr/#/categorie/economie/1ede2987-88c9-6af0-aa7d-c3ac11c50001
Mais pour l’instant pas d’IA sans de nombreux humains en coulisses…
Pour fonctionner, elle a encore besoin de professionnels capables de la nourrir de données, de la censurer ou de la réparer.
Alors tous les scénarios sont ouverts : l’IA, un outil capable de booster la productivité de notre économie ? Une technologie destructrice d’emplois ? Un grand bluff ? Ou un allié indispensable à l’humain et à sa productivité ?
Réponse : c’est mieux que ça !
L’IA devrait ouvrir la porte à de nouvelles professions !
Et au plus les progrès de l’IA seront adoptés par les entreprises, au plus il y aura de besoins en nouvelles compétences !
Ça vous tente ?
Le futur, c’est maintenant : choisis ton nouveau job
Selon une étude de l'Organisation internationale du travail (OIT), l'intelligence artificielle devrait, en général, accompagner plus que remplacer les métiers.
C’est plutôt rassurant…
Mais attention : Il faudra s’adapter et apprendre à utiliser ces nouveaux outils.
Retenez ceci : ce n’est pas l’IA qui devrait nous remplacer, mais plutôt celui qui sait l’utiliser mieux que nous… Et c’est IBM qui le dit !
L’OIT estime que de nouveaux métiers vont survenir : « Il y a vingt ans, il n'y avait pas de social médias managers. Il y a trente ans, il y avait peu de web designers. (…) Comme le démontrent Autor et al. (2022), près de 60 % des emplois aux États-Unis en 2018 étaient des emplois qui n'existaient pas dans les années 1940. »
L’IA générative pourrait donc créer plus de métiers qu’elle n’en détruit : le World Economic Forum table sur 97 millions de nouveaux jobs créés d’ici à 2025 .
Vous en connaissez certainement déjà qui sont ou seront de plus en plus demandés…
Les magiciens de la donnée (Data) : Data scientist, Data analyst, Data miner ou le Chief Data Officer CDO, l’architecte Big data ou Cloud, etc.
Mais il en existe d’autres !
Examinons plus en détail ces métiers présents ou futurs :
1) Prompt Engineer ou ingénieur prompt : savoir murmurer à l’oreille de l’IA.
- C’est quoi ?
C’est le métier en vogue depuis l’explosion de l’IA générative avec ChatGPT.
On pourrait le traduire par : "dresseur d'intelligence artificielle"…
Comme un dresseur de serpent ou d’animaux exotiques ? Presque…
Vous avez déjà essayé ChatGPT ? Alors, vous savez que les réponses sont parfois décevantes ou fades…
En réalité, tout dépend de la question que vous lui posez et comment vous lui posez.
Et c’est exactement à cet instant précis qu’intervient le Prompt Engineer !
Car, il est un expert de la requête : il sait comment formuler les meilleures questions pour obtenir les meilleurs résultats.
Mieux : il sait différencier les IA en utilisant un langage adapté pour chacune d’elles : ChatGPT, Bard, LlaMa, Dall-E, Midjourney…
Il sait aussi repérer leurs erreurs, voire les éviter : il doit donc vérifier chaque réponse et contourner tous les risques.
Bref, il est incontournable… Enfin, pour l’instant !
- Formation ?
Il n’existe pas encore de formation ou de diplômes reconnus officiellement.
Mais certaines écoles y réfléchissent, comme l'École 42, école d'informatique fondée par Xavier Niel en 2013.
Et pour une fois, les profils littéraires ont leur chance : langues, sciences humaines (philo, éco, histoire, etc.) … Toutes les filières où le choix du vocabulaire et des mots précis sont importants sont les bienvenues.
Cela dit, la plupart sont souvent spécialistes du langage naturel (NLP).
- Salaire ?
Métier fort cherché en ce moment, les offres de salaires peuvent monter très vite :
Rémunération annuelle de 100 000 € en Europe et environ 161 000 à 308 000 euros selon le profil aux É.-U.
En mars dernier, Bloomberg publiait une offre de 335 000 dollars/an !
2) Le cogniticien : l’ingénieur spécialisé dans les sciences cognitives
- C'est quoi ?
C’est un détective au service de l’IA !
Sa mission : recueillir et observer des données puis les analyser.
Il va ainsi collecter et rechercher comment nous pensons, comment nous nous comportons pour rendre les systèmes IA plus performants, plus intuitifs ou plus adaptés à nos habitudes.
Ses conclusions lui permettant ainsi de travailler avec les équipes techniques en vue d’innover.
C’est ainsi que le cogniticien va imaginer puis créer des systèmes d’IA comme des assistants vocaux ou des algorithmes d’apprentissage automatique…
Ainsi, c’est grâce au cogniticien que l’expérience de l’utilisateur est plus simple, plus confortable et plus fluide…
- Formation ?
Il vous faudra un diplôme d'ingénieur ou un master d’informatique voire de sciences cognitives ou de mathématiques appliquées.
Mais il existe aussi des formations (niveau bac + 5) :
École nationale supérieure de cognitique de Bordeaux (ENSC)
Institut des sciences du digital
Management et cognition (IDMC, Université de Lorraine)
- Salaire ?
Environ 2 600 à 2 700 euros/mois
3) Le concepteur de personnalité pour IA (AI Personality Designer)
- C’est quoi ?
Vous connaissez Siri ou Alexa ?
Bien sûr, si vous avez un iPhone ou si vous êtes fan de l’assistant vocal d’Amazon, vous ne connaissez que cela !
Figurez-vous que ces personnalités fictives inventées pour répondre à vos requêtes vocales ou écrites vont se multiplier…
On va leur donner une image, une voix, un comportement personnalisable selon vos goûts et vos attentes.
Regardez actuellement le nombre d’applications qui vous proposent des compagnons ou avatars IA… Et ce n’est que le début !
Le concepteur de personnalité IA a donc un boulevard devant lui pour aider les entreprises faisant de plus en plus appel à des chatbots ou envisage de créer des avatars pour les consommateurs.
4) Le manager d’équipe humain-machine (Responsable Teaming Homme-Machine)
- C’est quoi ?
On va tous travailler avec notre amie l’IA !
Selon une étude de l’université de Pennsylvanie, 10 % des tâches de 80 % des métiers seront effectuées par l’IA…
Alors voilà un métier à venir : human-machine teaming manager !
Il servira à mettre de l’huile dans les rouages, faire en sorte que cette hybridation du travail, Homme-machine, se passe pour le mieux…
Il doit s’assurer que toutes ces « intelligences » (artificielle ou naturelle) collaborent de manière efficace…
5) Le responsable ou spécialiste en éthique de l’IA
- C’est quoi ?
Parfois appelé éthicien IA, il est chargé de vérifier comment l’IA respecte et adopte les principes éthiques : respect de la vie privée, féminisme et diversité, équité, etc.
On connaît certains risques de l’IA : deep fake et voice fake font beaucoup parler d’eux…
Désormais, on peut donc reproduire et manipuler votre voix ou votre image avec les outils IA !
Le spécialiste en éthique de l'IA est chargé d'évaluer si l'IA n’enfreint pas les normes et réglementations de la société, mais aussi les risques potentiels pour chaque innovation.
- Formation ?
À Douai, il existe à l’université d'Artois, un diplôme "Responsable de l'éthique de l'Intelligence Artificielle » (Bac + 5).
On peut citer aussi ces formations :
Le Master en Éthique de l'Innovation et de la Technologie de l'Université Paris-Saclay, le Master en Éthique et Société Numérique de l'Université de Cergy-Pontoise et la formation en Éthique de l'IA de l'École Normale Supérieure (ENS).
On touche ici à des domaines divers tels que la philosophie, l’informatique, le droit, la psychologie et la sociologie… Et bien sûr, l’éthique.
- Salaire ?
Environ entre 45 000 euros et 145 000 euros/an.
6) Chef ou Chargé de projet Chatbot : il coache les robots
- C’est quoi ?
On a déjà évoqué les avatars ou personnalités IA…
Avant ces fausses identités créées pour incarner votre idéal ou votre jumeau, il y avait déjà les Chatbots.
Le Chatbot est une solution marketing efficace pour répondre aux questions des clients. Cet outil d’IA conversationnelle leur répond 24h/24 et 7j/7 ! Difficile de faire mieux…
Le chargé ou chef de projet bot va donc entraîner les bots pour leur apprendre à donner les réponses les plus adaptées aux besoins et questions des utilisateurs. Il va se baser sur les conversations des clients, pour affiner et perfectionner les réponses du bot.
Il conçoit ainsi les Chatbots les plus réalistes et efficaces possibles en collaboration avec les développeurs, les designers et les experts IA.
- Formation ?
Une formation de niveau bac + 3 en multimédia ou informatique, voire commerce est souvent attendue.
Des formations existent :
Le Master en Ingénierie des Médias Interactifs de Télécom ParisTech
Le Master Spécialisé en IA et Chatbots de l'École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne
La formation en Gestion de Projet et IA proposée par l'Institut Léonard de Vinci.
Ynov Campus présente aussi quelques formations (Bachelors, Mastères et Bootcamps)
- Salaire ?
Environ entre 1 900 et 2 600 euros net par mois.
7) L’Ingénieur Programmation Linguistique ou Ingénieur en traitement du langage naturel
- C’est quoi ?
L’ingénieur TAL ou NLP (Traitement Automatique du Langage/ Natural Language Processing) crée des programmes afin de permettre aux ordinateurs de lire, comprendre et utiliser le langage naturel humain… Les rendant ainsi capables de parler de manière bluffante avec nous !
Différents projets le concernent : Chatbots, traduction automatique, rédaction automatique ou utilisation d’assistants vocaux, reconnaissance vocale…
On peut voir ses résultats dans tous nos appareils connectés !
- Formation ?
Certaines formations universitaires (niveau bac + 5) existent :
Des Mastères Traitement Automatique du Langage (TAL) que l’on peut trouver à l’Université de Lorraine, à la Sorbonne et à Paris 13.
- Salaire ?
Environ entre 2 700 et 3 000 euros (brut)/mois
Alors, prêt à relever cet incroyable et fascinant défi ?
On l’espère !
Cette liste n’est évidemment pas complète et d’autres métiers existent déjà ou existeront en lien avec l’IA…
Et il est probable que de belles surprises vous attendent…
À ce jour, toutes les prédictions concernant l’IA, les métiers ne sont certainement pas à croire sur parole. Personne ne prétend lire dans une boule de cristal pour savoir exactement comment le marché du travail va évoluer dans les 5/10 ans à venir.
Mais certaines tendances se dégagent et laissent penser que nos peurs ne doivent pas nous paralyser.
L’IA a la capacité de relancer l’économie et le marché du travail, c’est indéniable.
Mais, pour que cela soit profitable pour tous, tout dépendra de notre capacité à innover, à nous adapter face à cette transition.
C’est le grand enjeu de notre société pour les années à venir…
Alors, merci d’avoir lu cet article et à bientôt pour de nouvelles aventures
par Edmond Kean
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